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Un serpent dans l'Octogone

Darragh Creamer - Cyrille Diabaté, AKA « The Snake » arrive à l'UFC a le 29 Mai. Pour lui c'est l'aboutissement d'une carrière de combattant qui dure déjà 19 ans. Plusieurs fois champion de France et du monde des sports de pieds-poings, Cyrille rêve maintenant d'ajouter la ceinture de l'UFC à sa collection.

Darragh Creamer

Cyrille Diabaté, AKA « The Snake » arrive à l'UFC a le 29 Mai. Pour lui c'est l'aboutissement d'une carrière de combattant qui dure déjà 19 ans. Plusieurs fois champion de France et du monde des sports de pieds-poings, Cyrille rêve maintenant d'ajouter la ceinture de l'UFC à sa collection.

Vous avec un palmarès impressionnant en boxe, pourquoi avez vous décidé de combattre en MMA?

Je me suis trouvé confronté par un choix. Ou je prenait du poids et j'essayai de faire mes preuves dans le K-1, ou j'étais pile poil au bon poids pour la catégorie mi-lourds du MMA. Je n'avait pas envie de prendre du poids, surtout artificiellement. En plus, à cette époque la je m'était tourné de plus en plus vers le MMA, au niveau des entraînements.

Parlez nous du MMA en France à l'époque que vous avez commencé.

A cette époque c'était vraiment expérimental. On cherchait, tant bien que mal, de faire nos entraînements. On regardait ce qu'on faisait sur internet, on essayait de trouver nos méthodes à nous, et on s'est pas mal gouré au début. C'est vraiment avec l'évolution des méthodes d'entraînement que le niveau de combattants Français à évolué.

D'où vient votre surnom « The Snake »?

C'était un promoteur Japonais. On était en Australie dans un compétition de Karaté Shidokan. Le promoteur donnait un totem animal à chaque combattant par rapport à leur physique et leur style de combat. Il y avait un ours polaire, un guépard. Arrivé sur moi, j'étais longue ligne par rapport aux autres, mais je restait dangereux, alors il m'a surnommé « The Snake », et ça a resté.

Même si tu es léger, tu as combattu au poids lourd en MMA et en boxe?

J'ai combattu contre des mecs qui faisait 20 ou 30 kilos de plus que moi. Ça c'est, pour la plupart, bien passé. Mais à un certain niveau la différence de poids se sent.

Quelle est pour toi la grosse différence entre « The Snake » qui va combattre a l'UFC et celui d'il y a 10 ans?

Déjà, une grosse différence technique. A l'origine j'avais des bases rudimentaires de sol, et j'avais ma boxe. Je pense que je boxait mieux à l'époque, en tout cas j'étais plus dangereux debout. Mais aujourd'hui je suis plus complet. J'ai pris de la maturité au niveau de mon style. J'ai pris du niveau en lutte et au sol. Et j'ai toujours des bases de boxe qui sont au dessus de la moyenne au MMA. J'espère faire la différence avec ce mixe.

Tu as débuté un peu tardivement la lutte. Est ce que tu penses que ça va être un problème à l'UFC?

Il n'y a pas que des bons lutteurs à l'UFC. Il y a des mecs qui font la différence avec d'autres choses. Il y a notamment des jiu-jitsuka qui sont, clairement, très mauvais en lutte, et qui font la différence au sol. Il y a aussi des mecs qui sont fort debout mais pas très fort au sol qui font la différence avec leur niveau en lutte. J'essaie d'être le plus complet possible. J'ai travaillé  ma lutte, pour essayer de combler mes lacunes dans ce secteur. J'y travaille encore parce que c'est clair que, aujourd'hui si on ne sait pas lutter, à haut niveau en MMA, ça va poser des problèmes. Mais bon, je pense que mes adversaires ont du soucis à faire dans d'autres domaines.

Parlez nous de Luis Cane.

C'est un adversaire très intéressant, il est agressive et il vient du pieds-poings, même si je sais qu'il a des bases très solides au sol. Je sais, enfin j'espère qu'il va essayer de boxer avec moi. Quand ça va être difficile je pense qu'il va avoir recours à la lutte pour essayer de m'amener au sol. Je pense pas être surpris par sa stratégie de combat. Je vais vraiment tout faire pour déployer ma stratégie à moi et mon style à moi.

Quelque part il semblerai être l'adversaire idéale pour toi, un boxeur très agressive.

On disait ça de Shogun, quand il était au Pride et qu'il faisait la différence avec sa pieds-poings. Maintenant je sais que souvent les « strikers », quand ils sont face à à moi, tôt ou tard ils essaient d'amener le combat au sol. C'est pour ça que je dois être le plus complet possible. Je ne peux pas me permettre d'attendre à un combat de kickboxing pure, et je m'y attends pas du tout.

Sans donner trop de détails sur votre stratégie, vous préférez quand même garder le combat debout?

Pas forcement. Je pense que tout le monde s'attend à un Cyrille qui va chercher le combat debout, et qu'il va falloir être capable de mélanger des amenés au sol avec mon striking pour être le plus imprévisible que possible. Si je reste en face, et je fais un pur combat de boxe, il n'y aura plus de surprises. Maintenant, si je peux mélanger avec des amenés au sol, je serai plus efficace dans ma boxe parce qu'il ne saura plus à quoi s'attendre.

Comment  préparez vous ce combat?

Comme d'habitude, avec mes partenaires d'entraînement de la Snake Team. Il y a aussi « Tonton » (Christian M'pumbu) qui est venu faire le sparring avec moi. Il y a pas mal de combattants de l'extérieur qui vient. On a une bonne équipe ici et on garde les portes ouvertes pour les combattants qui veulent venir faire le sparring. Il n'y a pas de soucis, j'ai vraiment de quoi faire ici.

Vous avez crée des liens avec le Team Quest. Vous n'allez pas la bas pour finir la préparation?

Non, cette fois ci je suis face à un striker. J'ai plus de gens pour m'aider ici pour le striking qu'a la Team Quest. Alors je préfère rester ici et me préparer avec des bonnes partenaires en pieds-poings que partir à la Team Quest, qui est plus basé sur la lutte. Pour moi c'est plus intéressant de me préparer avec des strikers qu'avec des lutteurs, au moins pour ce combat. Il y a aussi la satisfaction, a la fin du combat quand je serai victorieux, de dire que je ne me suis pas entraîné à la Team Quest, je me suis entraîné exclusivement en France avec mes gars. Je pense que ça faire un gros coup de pub pour le MMA Français et pour la Snake Team.

Parlez nous de la Snake Team.

C'est mon équipe, c'est mon bébé. Je commençait en 1999, ça fait alors 11 ans qu'on est la. Les premiers combattants professionnel ont apparu en 2000 ou 2001. Il y avait mon cousin, il y avait aussi Christophe Lardot aussi qui a fait quelques beaux combats avant de mettre fin à sa carrière. Il y a aussi Xavier Foupa-Pokam et Gregory Babène qui sont toujours la et qui ont commencé à cette période. On est la depuis le début du MMA Français. La Snake Team a eu un très bon réputation tout de suite parce qu'on a un striking qui est au dessus de la moyenne.

Comment vous faites pour gérer le fait d'être combattant et entraîneur à la fois?

Ce n'est pas toujours évident. Pour être combattant et gérer sa carrière il faut être égoïste, et pour être entraîneur c'est tout le contraire, il faut donner de soi. Alors c'est à moi de gérer, et de savoir dire non quand on me demande de l'aide et de penser à moi. Ce n'est pas toujours évident mais on fait avec. Ça fait 11 ans que je le fait, je continue de gérer ma carrière de combattant et ma carrière d'entraîneur et j'ai des bons résultats dans les deux. Alors je pense que je ne me goure pas trop dans ma démarche.

Qu'est ce que ça veut dire pour vous d'être à l'UFC?

C'est un aboutissement en soi. Ça fait 19 ans que je combat et je continue d'évoluer. Je pense que j'ai prouvé, déjà, pas mal de choses ; que je pouvait avoir des résultats à haut niveau dans pas mal de styles différents et que je pouvait atteindre le plus haut niveau. Maintenant, que je suis à ce haut niveau dans le MMA, mon but n'est pas de m'arrêter la, mon but c'est de laisser ma marque et d'aller jusqu'à la ceinture.

Qu'est ce que vous avez pensé du combat entre « Shogun » et Machida le week-end dernier?

Déjà le premier combat pour moi, c'est « Shogun » qui l'avait gagné. Je savait que quelqu'un allait trouver la solution de l'énigme Machida, et pour moi c'était toujours « Shogun » le mieux armé pour le battre. Je ne pensait pas que le combat allait être aussi court, mais je pensait que Shogun allait gagner.

Est ce que le fait que « Shogun », qui vous avez déjà affronté, soit maintenant champion est un motivation en plus de réussir à l'UFC?

Bien sûr. Mais je ne me voile pas la face. Je sais que j'ai du chemin à faire avant d'avoir une revanche contre « Shogun ». Mais je ne pense pas non plus être à des années de lumière de lui, et je pense l'avoir montré dans notre combat. C'est un excellent combattant et quelqu'un de qui je suis fan depuis ses débuts. Et pour moi, c'est un motivation en plus de savoir que c'est lui le champion et que si je l'affronte un jour pour une revanche que peut être il y aura une ceinture a la clef.

Est ce qu'il y a quel qu'un dans votre catégorie de poids que vous aimeriez affronter?

Non. Je pense que c'est la catégorie la plus relevé de l'UFC, avec les combattants le plus dangereux. A ce poids la, tout le monde tape fort, mais ce n'est pas comme les poids lourds ou il y a des manques techniques dans certains domaines. Les mi-lourds restent technique et tout le monde est dangereux dans cette catégorie à l'UFC. Il y a beaucoup de beaux combats en perspective.

Vous avez 36 ans, combien de temps encore peut on s'attendre à vous voir combattre?

Tant que j'aurais le motivation de m'entraîner et que mon corps me dis que je suis opérationnel, je serai sur un ring. Je pense que Randy Couture nous a montré que dépassé la trentaine on est toujours dans le bain. Je me sent vraiment au top de ma forme, et je n'ai jamais été aussi fort et aussi complet techniquement.

Pour les jeunes combattants Français qui veulent un jour être à votre place. Vous leur diriez quoi?

De ne pas lâcher l'affaire. Aller jusqu'au bout de ses rêves Ne jamais laisser quelqu'un dire que quelque chose est impossible. Tout est possible quand on le veut et quand on se donne les moyennes d'y arriver.

Parlant des chose qui semble impossible. Est ce qu'il y aura un jour du MMA en France?

Il y aura. C'est inexorable. C'est une phénomène mondiale, et ça génère tellement d'intérêt et d'engouement d'une grosse partie de la population mondiale. Les Français, même si ils sont frileux et même si ils prennent du temps pour faire des choses, ils sont pas plus bête que des autres. On a déjà montré qu'on est un grand nation de guerriers dans d'autres sports de combat, et c'est juste un question de temps avant qu'on montre au monde entier qu'on est des très bons combattants du MMA aussi.

Y a t'il des combattants Français qui peuvent rivaliser avec des Américains?

Pour l'instant, je pense qu'on a nos preuves à faire. Mais potentiellement oui. Je pense qu'avec un peu plus de compétition à haut niveau, on sera la. Si on regard « Tonton » qui est dans la salle, c'est un excellent exemple d'un combattant Français qui est peu connu, mais qui a un potentiel largement au niveau des meilleurs Américains. Il y en a d'autres. Greg Babene par exemple. Et c'est juste dans ma salle à moi. Dans toutes les salles, partout en France il y a d'excellents combattants. Ce n'est qu'un question de temps avant que le niveau Français explose.

Tu as un dernier mot à rajouter?

Un grand remerciement à tout mes partenaires d'entraînement à la Snake Team, qui ont toujours été avec moi, même dans le creux de la vague. J'espère être à la hauteur et qu'ils soient fier de moi.

Les fans au Canada peuvent voir les débuts de Cyrille, à l'UFC 114 Rampage vs. Evans, le 29 mai, en direct sur Canal Indigo en pay-per-view, les fans en France peuvent voir l'évenement sur RTL9 le 5 juin à partir de 22h50.